Saviez-vous que 97 % des personnes atteintes de démence présenteront des symptômes comportementaux et psychologiques au cours de leur maladie? Les proches aidants subissent une pression énorme. Ils doivent composer quotidiennement avec des situations de crise même si le cœur y est.
C’est pourquoi la décision de prendre en charge une personne atteinte de troubles neurocognitifs majeurs est souvent lourde de conséquence, malgré l’amour et la bonne volonté qui l’accompagnent. Puisque l’expérience peut s’avérer difficile, et ce, autant pour l’aidant que pour le patient, des outils sont bienvenus. Et voilà qu’ils existent!
Des capsules d’information
À l’occasion de la Semaine des proches aidants qui a eu lieu lors de la première semaine de novembre, l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM) du CIUSSS du Centre-Sud-de-Montréal propose une série de capsules d’information utiles pour mieux vivre avec une personne atteinte de démence.
À travers des mises en situation, les courtes vidéos abordent certains comportements qui caractérisent les personnes atteintes tels que les propos répétitifs et la désinhibition. En parallèle, le Dre Marie-Andrée Bruneau, gérontopsychiatre, propose des attitudes à adopter pour y faire face, qui aident vraiment.
L’idée est de rendre facilement accessible de l’information vulgarisée pour les aidants qui vivent des moments stressants. Elle est aussi de leur permettre de poursuivre leur action de compassion en toute confiance.
« Les aidants se sentent parfois dépassés par ces comportement de l’être qu’ils aiment. Il peut être très difficile de voir son père, sa mère, son conjoint dans cet état. Mais en comprenant les symptômes et en se familiarisant avec des stratégies de réponse qui permettent de diminuer les comportements difficiles, le fardeau des aidants peut être atténué et la qualité de vie des patients améliorée », soutient la Dre Bruneau.
Des gens de coeur
Il faut prendre en considération que la décision de s’occuper d’un proche atteint d’une maladie dégénérative se prend souvent sous l’influence du cœur plutôt que de la raison.
C’est pourquoi, n’ayant pas toujours les qualifications requises ou l’encadrement adéquat, les aidants voient souvent leur niveau de stress augmenter au même rythme que leur sentiment d’impuissance.
D’autant plus que, selon certaines études, ce contexte serait responsable de la plupart des hébergements précoces.
En effet, plusieurs aidants souffrent de solitude et d’isolement. Se sentant démunis face à cette problématique qui leur échappe, ces derniers finissent par prendre la déchirante décision de placer l’être aimé dans un centre spécialisé.
Plus d’un million de proches aidants
Un proche aidant est une personne qui fournit de l’aide ou des soins à un ou plusieurs bénéficiaires en raison d’un problème de santé de longue durée, d’une incapacité physique ou mentale ou de problèmes liés au vieillissement. Précisons que, dans la majorité des cas, l’aidant s’implique sans attendre de rémunération en retour.
Selon la dernière enquête de l’Institut de la statistique du Québec, réalisée en 2012, la province comptait pas moins de 1 675 700 aidants.
Par ailleurs, afin de reconnaître l’apport de ces personnes qui se dévouent corps et âme pour leurs proches, l’Assemblée nationale a déclaré, le 6 novembre 2007, la première semaine de novembre comme étant la Semaine nationale des proches aidants du Québec.
Cette année, le Regroupement des aidants naturels du Québec a souligné la Semaine nationale sur le thème « Je suis proche aidant, j’ai besoin d’être reconnu ».