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Suggestions stimulantes pour préserver la santé de votre cerveau

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Maintenir une santé cognitive optimale est crucial pour vivre une vieillesse épanouissante. Dans cet article, faites la découverte de pratiques favorisant le bien-être de votre cerveau face aux effets du temps.

Le site de la Mission universitaire sur la gériatrie et le vieillissement a récemment diffusé une série d’entretiens avec trois personnalités de renom âgées de plus de 75 ans. Ces entretiens ont porté sur les stratégies qu’elles utilisent pour préserver la santé de leur cerveau.

La Docteure Sylvie Belleville, neuropsychologue et professeure au Département de psychologie de l’Université de Montréal, ainsi que directrice de laboratoire au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, a mis en lumière les gestes simples que Michel Forget, Julius Grey et Shirley Theroux adoptent pour promouvoir un santé cérébrale optimale. Voici un résumé de leurs conseils.

Préserver des liens de qualité avec nos proches

Dre Belleville souligne qu’au sein de la population âgée, bien que la majorité des individus se montrent satisfaits de leur vie sociale, 13 % d’entre eux éprouvent des sentiments d’isolement ou de marginalisation, tandis que 26 % expriment un besoin de compagnie supplémentaire. Il est important de noter que l’isolement social est un facteur prédictif de déclin cognitif.

En revanche, lorsque l’on bénéficie d’un cercle social solide, cela favorise l’activité, les interactions avec des amis, la stimulation intellectuelle, la réduction de la tristesse, la positivité, ainsi que le maintien d’une meilleure santé globale. Il est toutefois essentiel de reconnaître que certaines personnes préfèrent vivre une solitude choisie et privilégient la qualité de leurs relations plutôt que leur quantité.

Durant son entretien, le comédien Michel Forget, fort de ses 81 ans, conseille ceci : « Ne coupez pas avec le vrai monde. Tenez-vous au courant. […] Il y a des gens autour de toi qui t’estiment et qui t’aiment et qui ont à cœur que tu sois là. […] La solitude c’est pesant et c’est important de pas lâcher prise. »

Sortir de sa zone de confort, apprendre, créer et qui sait… se surprendre!

La Dre Belleville ajoute que des études suggèrent que l’ouverture à de nouvelles expériences peut constituer une protection contre les effets du vieillissement sur le cerveau. Les individus qui sont disposés à sortir de leur zone de confort, à explorer de nouvelles avenues, et à acquérir de nouvelles connaissances ont tendance à mieux préserver leur santé cérébrale.

Michel Forget suggère « Louez une chaloupe, un kayak. Surprenez votre femme, votre conjointe ou conjoint. […] Lire. Pas obligé de lire toujours des affaires épaisses. Moi, j’adore lire des bandes dessinées. Je m’achète des bandes dessinées. J’aime ça. […] Tenez-vous actif. Si vous n’avez pas eu le temps de le faire plus jeune parce que vous travailliez trop fort, prenez le temps de faire des choses que vous n’avez jamais faites. »

Être intellectuellement stimulé pour activer et connecter ses neurones

La neuropsychologue met en évidence le fait que la stimulation intellectuelle contribue à maintenir la santé cérébrale à un âge avancé.

Il a été démontré que les individus qui s’engagent quotidiennement dans des activités intellectuellement stimulantes présentent moins de pathologies généralement associées au vieillissement, telles que la maladie d’Alzheimer, et possèdent des réserves cognitives plus importantes. Ils sont en mesure de faire en sorte que ces pathologies n’affectent pas leur cognition ni leur capacité à mener des activités cognitives au quotidien.

À l’âge de 75 ans, Maître Julius Grey demeure toujours avide de connaissances. Il est un lecteur assidu et un passionné de musique. Il affirme que sa pratique du droit le maintient en vie et le motive autant qu’elle le faisait il y a 25 ans.

« J’utilise le droit pour, j’espère, améliorer la société. Alors c’est une passion. C’est une chose que je veux faire. Il faut croire en ce qu’on fait et il faut être convaincu qu’on peut contribuer à quelque chose d’important. » dit-il avec le sourire.

Et si apprendre une nouvelle langue protégeait son cerveau?

Maître Grey est polyglotte. Sylvie Belleville explique que les individus qui sont capables de s’exprimer dans plusieurs langues bénéficient d’une plus grande flexibilité mentale, sont moins susceptibles de subir un déclin cognitif, et jouissent d’une meilleure protection contre la maladie d’Alzheimer.

L’homme de 75 ans raconte qu’il partage ses lectures entre le français, l’anglais, le polonais et le russe. « Je suis très attentif aux questions de langue […] Je dois dire, quand je lis en russe, c’est une langue apprise. […] Donc ça me ralentit un peu, mais je le fais par devoir, pour maintenir le vocabulaire et pour être couramment russophone.  Donc je fais ça et sur le sujet j’essaie également de les changer. Si je lis un livre de sciences économiques, vous pouvez être sûr que le prochain sera quelque chose de totalement différent. »

Porter attention à sa mémoire et découvrir ses propres stratégies pour l’exercer

D’après les propos de Dre Belleville, il revêt une grande importance de développer des stratégies pour stimuler sa mémoire. Il est tout aussi crucial de ne pas demeurer un simple observateur passif de sa mémoire.

Cela signifie qu’il est essentiel de comprendre les éléments qui favorisent une bonne mémorisation dans certaines situations et ceux qui entravent la mémorisation dans d’autres contextes. Il est nécessaire de demeurer attentif à ces facteurs et de s’adapter au fil du temps.

En tant que maître du droit, Julius Grey partage sa propre méthode pour entraîner sa mémoire. « […] Je m’interroge constamment. J’essaie de me rappeler des détails, par exemple, des compositeurs obscurs du 18e siècle. Je me pose la question sur un roman de Flaubert ou de Dickens que j’ai lu il y a 50 ans, les détails de ça. Qu’est-ce qui est arrivé?  […] Je relis les romans qui m’ont vraiment marqué. Donc je suis constamment en examen. Et l’examinateur c’est moi-même. »

Demeurer actif, engagé et pourquoi pas… passionné!

Il est établi que des activités cognitivement stimulantes sont liées à un moindre risque de développer la maladie d’Alzheimer et à un maintien de la santé cognitive. Si le travail en lui-même ne suscite pas d’intérêt, il est alors recommandé de chercher d’autres moyens de rester mentalement actif. S’impliquer dans le bénévolat, participer à des activités citoyennes et s’adonner à des loisirs stimulants sont autant d’options bénéfiques.

Selon les recherches, les individus qui maintiennent une stimulation cognitive ou qui entretiennent des liens sociaux solides sont mieux protégés contre les symptômes de la maladie d’Alzheimer jusqu’à leur décès, comme l’explique Dre Belleville.

À ce sujet, Maître Grey stipule : « Je pense qu’il faut travailler aussi longtemps que possible. Il y a des moments où ce n’est plus nécessaire, surtout si le travail est vraiment juste un travail et pas une passion. On peut se dire « je veux faire autre chose ». Mais il faut remplacer par quelque chose d’autre. Mais mon conseil surtout c’est cette lecture constante, des voyages, l’activité physique […] et je pense que ça va fonctionner comme ça. »

Ce qui est bon pour notre cœur est bon pour notre cerveau

Sylvie Belleville souligne la complexité du cerveau en tant qu’organe qui dépend fortement de l’apport sanguin pour fournir l’oxygène nécessaire au fonctionnement de nos neurones.

Les études ont également révélé que l’activité physique stimule la plasticité cérébrale, la capacité du cerveau à créer de nouvelles connexions. Par conséquent, prendre soin de sa santé vasculaire en s’engageant dans une activité physique contribue également à préserver la santé cérébrale.

La chanteuse Shirley Théroux, qui a aujourd’hui 77 ans, a pleinement compris ce concept. À l’âge de 60 ans, elle a entrepris un changement radical pour sa santé. « J’ai arrêté de fumer. J’ai arrêté de prendre de l’alcool. J’ai arrêté de boire du café. J’ai commencé à marcher. Je me suis mieux nourrie. […] J’ai tout changé. Je me suis choisie. »

S’adapter et se féliciter de chaque petit pas

Madame Théroux intègre la marche non seulement comme une activité physique, mais aussi comme une pratique propice à la réflexion, une forme de méditation. Elle ajuste ses itinéraires en fonction de sa routine quotidienne, en optant parfois pour des trajets plus longs ou plus courts. Selon Dre Belleville, cette flexibilité est d’une grande importance.

La mise en place d’une nouvelle habitude de vie n’est pas une démarche facile, rappelle-t-elle. Il est essentiel d’y aller progressivement, d’accepter que la perfection ne soit pas atteinte immédiatement, et de reconnaître que chaque petit pas et chaque amélioration, aussi minimes soient-ils, ont leur importance.

« La marche premièrement, tu t’oxygènes. Tu regardes. Tu vois la nature. Tu entends les oiseaux. Et aussi c’est un moment merveilleux de réflexion. Je ne suis pas maniaque, mais je me dis que c’est bon pour moi, c’est bon pour ma circulation, c’est bon pour mon coco, c’est bon pour tout, ça fait que je marche puis je suis contente de marcher. Même si ça m’a demandé des efforts. » explique la chanteuse.

Inviter le plaisir dans nos activités

Dre Belleville met en avant l’importance de s’adonner à des activités qui procurent du plaisir, car c’est la seule manière de continuer à entreprendre des actions bénéfiques pour notre cerveau.

Il existe de nombreuses méthodes pour prendre soin de son cerveau, et il n’est pas nécessaire de les mettre toutes en œuvre pour atteindre la perfection. L’essentiel est de passer à l’action en adoptant une mesure à la fois, tout en se permettant de trouver du plaisir au quotidien.

Pour conclure l’entretien, Mme Théroux, qui s’est découvert une passion pour la peinture ces dernières années, partage ce conseil : « Aimez-vous et faites des choses pour vous. Dites-vous que oui je suis belle, oui je suis beau, puis oui je ne suis pas vieux.  Enlevez-vous ça de la tête. La vieillesse, c’est juste des chiffres. Nourris ton cœur, mais nourris ta tête de belles choses à toi.  Des choses qui te ressemblent. Pour toi et non pour les autres. Moi c’est le meilleur conseil. Je me dis qu’éventuellement vous allez tomber en amour avec vous. »

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Pour découvrir le site de la Mission universitaire sur la gériatrie et le vieillissement et visionner l’intégralité de ces entretiens, rendez vous au https://iugm.ca/fr/sante-cerveau

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