Le gouvernement impose une mesure pour augmenter la sécurité des aînés en résidence. Des gicleurs devront être installés dans toutes les résidences pour personnes âgées. L’idée est valeureuse, mais certains y entrevoient des problèmes…
La mesure d’installation des gicleurs
Sam Hamad, le ministre québécois du Travail, a annoncé la mise en place de cette mesure au mois de février dernier. Généralement bien accueillie, cette mesure sécuritaire amène néanmoins de sérieuses questions.
Bien qu’elle soit une initiative intelligente et souhaitable, la mesure pourrait entraîner des difficultés de mise en œuvre, plus particulièrement sur le plan financier. Voyons pourquoi de plus près.
La tragédie de L’Isle-Verte au cœur de la nouvelle loi
À la suite de la tragédie de L’Isle-Verte, plusieurs spécialistes se sont penchés sur la question de la sécurité dans les résidences pour aînés. La réflexion s’est conclue par l’obligation des centres d’hébergement privés d’installer des gicleurs. Il était devenu primordial pour le gouvernement de faire ce pas.
Le ministre Hamad a souligné, en ce sens : « Pour notre gouvernement, nos aînés méritent de vivre dans un lieu où [ils se] sentent en sécurité et où ils sont en sécurité. Les mesures annoncées faciliteront le travail des services de sécurité incendie et, par le fait même, des vies pourront être épargnées. »
Investissement et subventions gouvernementales
Actuellement, sur 1900 résidences privées québécoises, environ 1300 d’entre celles sont pourvues de systèmes de gicleurs. Les 600 autres devront imiter ces dernières. Il est prévu qu’au total 80 millions de dollars devront être investis pour une telle implantation.
Le gouvernement accordera des subventions pour ce faire, mais le pourcentage de ces subventions n’est pas encore connu, ni le montant maximal pouvant être concédé. Si l’enveloppe budgétaire n’est pas suffisante, il est possible que certains centres d’hébergement doivent fermer leurs portes.
M. Danis Prud’homme, directeur général du Réseau FADOQ, s’inquiète. Selon la structure des résidences et autres éléments de construction, le coût pour s’équiper de gicleurs est variable. Il est difficile de chiffrer maintenant l’investissement qui sera nécessaire, mais il est facile de croire que des résidences ne seront pas en mesure d’assumer cet investissement.
Les propriétaires de résidences demandent alors au gouvernement de considérer leur capacité de payer et d’ajuster sa contribution en conséquence.
Toutes les résidences devront se conformer à la nouvelle loi qui alloue une période de transition de cinq ans. Seuls les petits bâtiments de type unifamilial et les résidences d’un seul étage accueillant au maximum huit résidents ne seront pas obligatoirement soumis à cette loi.
C’est certes une décision préventive cohérente. Tout le monde peut l’admettre. Souhaitons maintenant que chaque résidence puisse tirer son épingle du jeu et continuer de servir ses locataires avec autant de précaution et de bienveillance.