Le fait d’être autonome ou semi-autonome dans son propre environnement constitue l’une des plus grandes réussites pour les personnes âgées. Toutefois, les difficultés liées au vieillissement peuvent compliquer certaines tâches. La gérontechnologie s’avère une solution prometteuse pour répondre à ces défis.
Un processus personnalisé
La chercheuse Nathalie Bier de l’Institut universitaire en gériatrie de Montréal (IUGM) s’intéresse à la gérontechnologie et à l’utilisation de technologies qui aident les aînés dans leur quotidien.
En 2017, elle a étudié le quotidien de cinq aînés placés dans des appartements remplis d’appareils technologiques, lors d’un projet pilote. Des capteurs de mouvement non apparents pour ne pas troubler les occupants ont été placés un peu partout dans les appartements. De ce fait, ils ont permis de personnaliser l’expérience et de cibler les besoins réels des personnes âgées.
Par exemple, les enfants d’une dame croyaient qu’elle avait besoin d’une assistance continue. Or, les capteurs ont montré qu’elle s’alimentait régulièrement et qu’elle s’occupait de son hygiène personnelle. S’il avait été convenu qu’elle reçoive de l’aide à l’heure du bain, elle aurait probablement trouvé le service intrusif. Ainsi, la famille a été rassurée quant à l’autonomie et à l’état de santé de la dame.
Voici les objets en question :
- Capteurs de mouvement : Ils permettent de recenser les habitudes de sommeil, d’alimentation, de soins et d’utilisation des électroménagers. Ils peuvent envoyer une alerte de chute, si aucun mouvement n’est enregistré pendant un temps précis.
- Tablette électronique : Elle envoie des rappels concernant la prise de médicaments ou des rendez-vous de toutes sortes.
- Détecteur d’inondation : Il lance une alerte lorsque l’eau coule depuis un moment précis.
- Système de sécurité : Installé soit sur un réfrigérateur ou sur un four, il envoie une alerte à la tablette ou au téléphone intelligent si la porte est ouverte ou si l’appareil est allumé depuis un moment. Avec la domotique, il est même possible d’éteindre les appareils à distance.
- Agenda électronique AP@LZ : Son interface limite la navigation et le nombre d’applications accessibles à un calendrier. L’appareil comprend un rappel des tâches de routine, dont la prise de médicaments et des rendez-vous, ainsi qu’une fiche d’identité.
- Assistant culinaire électronique : Il permet aux résidents de préparer des repas en toute autonomie.
Et le coût dans tout cela?
Nathalie Bier, au travers de ses recherches, se doit de déterminer les coûts et les possibilités de rendre la gérontechnologie abordable. Il faut mesurer les coûts d’installation, d’entretien et de suivi. Somme toute, l’aide qu’apportent ces objets technologiques à domicile est moins chère que l’institutionnalisation dans les maisons de retraite. L’important reste la sécurité des résidents, et la gérontechnologie évolue constamment en ce sens.
Cette option peut comporter des embûches, mais, au final, elle pourrait être une solution plus moderne et respectueuse de la dignité des aînés.