Saviez-vous qu’en 2021, près de 20% des Canadiens sont âgés de 65 ans et plus et que la plupart vieillissent en étant heureux, en santé et « connectés » aux autres? C’est pour valoriser ce constat que des chercheurs de l’Université de Sherbrooke ont lancé la Grande Interaction pour Rompre avec l’Âgisme (Gira).
Changer la perception du vieillissement
Le culte de la beauté et de la jeunesse laisse peu de place à la valorisation du fait de vieillir. Les personnes de plus de 50 ans souffrent même d’un fléau social trop toléré : l’âgisme, qui se manifeste par des perceptions et des comportements discriminatoires liés à l’âge.
Pour contrer cette tendance, Mélanie Levasseur, chercheuse au Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, a lancé l’initiative GIRA le 1er octobre dernier, lors de la Journée internationale des personnes aînées. Il s’agit d’une rencontre interactive entre chercheurs, grand public et personnes de plus de 50 ans afin de changer les perceptions liées au vieillissement et d’encourager des comportements inclusifs.
La GIRA se base sur les résultats de la recherche Rupture avec l’âgisme : co-construction d’un plan d’action intersectoriel favorisant une santé, une valorisation et une participation sociale accrues des Québécois vieillissants, dont la chercheuse principale est la professeur Levasseur.
« Il faut que nous soyons tous conscients de notre façon de penser et d’agir en fonction de l’âge, croit Mélanie Levasseur. Nous souhaitons que cette grande interaction soutienne les gens dans cette prise de conscience et permette de faire une place plus inclusive aux gens de 50 ans et plus. »
Plateforme interactive
La pièce maîtresse de la Grande interaction pour rompre avec l’âgisme, c’est la plateforme interactive rompreaveclagisme.ca, qui présente des fiches d’information sur les causes, les effets et les enjeux de l’âgisme, ainsi que des quiz interactifs. C’est sur cette plateforme que vous pouvez laisser vos commentaires et idées pour contrer l’âgisme. Les médias sociaux sont évidemment utilisés pour alimenter les discussions!
Exposition de photos
Au début de 2022, les discussions sur l’âgisme seront également nourries par une exposition de photos itinérante de l’artiste Arianne Clément. Cette exposition tentera briser certains stéréotypes créés autour du vieillissement en ce qui a trait à l’amour, à l’amitié, à l’identité du corps et à la sexualité.
Les dommages de l’âgisme
Au Canada, près du 2/3 des personnes de plus de 60 ans affirment avoir été traitées injustement ou différemment en raison de leur âge[1]. Et 8 Canadiens sur 10 pensent que les personnes de plus de 75 ans sont perçues comme étant moins importantes et qu’elles sont plus souvent ignorées que les plus jeunes[2].
De nombreuses recherches démontrent que les conséquences de l’âgisme sont bien réelles. Les attitudes et les comportements discriminatoires peuvent être vécus au travail, dans les établissements de santé et dans la vie de tous les jours. Ces attitudes sont souvent présentes dans les médias. « L’âgisme peut avoir un impact sur la santé mentale et même mener à la dépression, puisqu’il provoque l’auto-exclusion de la personne de sa communauté », explique Mélanie Levasseur.
Venez discuter sur la page Facebook!
Pour que nous puissions tous vieillir en étant heureux, acceptés et valorisés, la Gira invite l’ensemble de la société à changer son discours, ses perceptions et ses comportements. Vous désirez parler de cette problématique? C’est le bon moment! Prenez la parole en donnant votre avis sur différentes questions reliées à l’âgisme ou commentez les conversations sur la page Facebook du Gira!
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[1] Revera et Fédération internationale du vieillissement. (2012). Rapport de Revera sur l’âgisme. https://ifa.ngo/wp-content/uploads/2017/07/Report_Ageism_FINAL_FRrv.pdf
[2] Lagacé, M. (2013). Le visage changeant de l’âgisme? Réflexions critiques. Vie et vieillissement, 11(1), 25‑30.