La question de l’habitation est une des préoccupations majeures des aînés et aînées. Les coûts de l’habitation, l’entretien, la possibilité de demeurer dans sa communauté, l’accès à des soins et services adaptés sont des éléments qui concernent toutes les personnes aînées. Aussi, ils constituent un défi particulièrement complexe pour certaines d’entre elles.
Si les Résidences privées pour aînés (RPA) s’avèrent une option intéressante pour plusieurs personnes, leur coût et leur emplacement près des centres urbains peut les rendre difficilement accessibles aux personnes à faible revenu ou habitant en milieu rural. Le logement communautaire représente pour celles-ci une alternative plus adaptée à leurs besoins.
Les personnes aînées : une population aux besoins variés
Les ainés et aînées ne forment pas un groupe homogène. Il y a des différences dans le statut économique, les conditions de santé et le réseau de soutien, qui font que tous et toutes n’ont pas nécessairement la possibilité de demeurer dans leur domicile ou de s’installer dans une résidence privée.
L’Enquête québécoise sur les limitations d’activités indique qu’environ un tiers des personnes aînées, soit 31,6%, vivent sous le seuil du faible revenu. Selon l’Institut de la statistique du Québec, le revenu médian des personnes de 75 ans et plus était de 19 500 $ en 2010. En 2012, 568 000 personnes bénéficiaient du programme de Supplément de revenu garanti (SRG) au Canada.
La pauvreté chez les personnes aînées touche en plus grande proportion certains sous-groupes. Les personnes peu scolarisées, les travailleurs et travailleuses du secteur privé et les femmes sont les plus à risque de souffrir de pauvreté. Ces facteurs de risques peuvent même se combiner et rendre certaines personnes particulièrement vulnérables.
La condition économique a un impact important sur la qualité de vie. Les personnes aînées à faible revenu sont plus à risque de souffrir d’isolement social et, à long terme, de problèmes de santé.
Dans ces conditions, il est essentiel que des mesures soient prises pour garantir à toutes les personnes aînées des conditions de vie décentes, ce qui passe entre autres par l’accès à un logement adapté et abordable.
Les habitations communautaires
Les habitations communautaires représentent une solution intéressante aux problèmes de logement des aînés et aînées. Admissibles à l’aide gouvernementale, elles offrent des logements abordables et adaptés aux besoins de chaque personne.
Selon la Fédération internationale sur le vieillissement, une habitation abordable et adaptée réduit l’isolement et freine le processus de désengagement. Elle permet un style de vie plus sain et favorise le maintien des liens sociaux.
De taille généralement plus modeste que les résidences privées pour aînés, les habitations communautaires du Québec peuvent plus facilement être installées dans les zones éloignées des centres urbains. Elle permettent ainsi aux personnes aînées qui y vivent de rester dans leur communauté.
Malheureusement, avec le vieillissement de la population, ce type de logement manque. Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), au Québec, 9 % des personnes âgées de 65 ans et plus n’ont pas accès à un logement adapté.
Les municipalités commencent toutefois à prendre conscience de ces enjeux. Les résultats d’un sondage montrent que 80% des municipalités affiliées au programme Municipalités amies des aînés (MADA) abordent ces questions et que 70% d’entre elles incluent des mesures visant à répondre au problème dans leur plan d’action MADA.
Pour garantir à toutes les personnes aînées un logement adapté à leurs besoins spécifiques, il est nécessaire que des projets variés de résidences soient développés sur l’ensemble du territoire. Les habitations communautaires pourraient jouer un rôle important dans ce développement.