Le fait selon lequel les baby-boomers et les personnes âgées reviennent en ville n’est apparemment pas fondé. Les statistiques montrent actuellement le contraire. Une simple rumeur?
Une étude récente le démontre
En fait, les personnes âgées opteraient plutôt pour une vie de qualité, plus calme et mieux oxygénée. Depuis longtemps, l’idée trotte que les baby-boomers rejoidraient la ville pour profiter de la proximité des services et des nombreux divertissements qu’elle offre. Il serait logique, d’ailleurs, qu’une telle chose se produise au moment de la retraite, où il est permis de jouir de son temps libre.
Cependant, les données statistiques montrent autre chose. Selon une étude récente de l’Université de Concordia, la proportion des déménagements de personnes âgées vers les centres urbanisés est en baisse. À Montréal, depuis les vingt dernières années, cette proportion est descendue sous la barre des 20 %, alors qu’elle atteignait plus de 30 %. C’est la baisse la plus importante au Canada et la plus rapide, tous groupes d’âge confondus.
L’étude était basée sur six grandes villes canadiennes : Montréal, Ottawa, Toronto, Calgary, Edmonton et Vancouver. Le résultat a été sensiblement le même pour chacune d’elle. Les aînés restent en banlieue et habitent leur maison le plus longtemps possible. Ceux qui sont présentement résidents d’une ville songent même à déserter leur centre urbain pour migrer vers une banlieue.
C’est presque partout pareil
Du côté américain, le portrait est similaire. Des études ont également démontré que les retraités n’accostent pas en ville. Normal, au fond! Les personnes âgées n’aiment généralement pas déménager, souhaitent conserver leurs acquis durement gagnés et apprécient, comme beaucoup, les avantages de la banlieue.
Des raisons cohérentes
Dans une perspective plus terre à terre, le coût de la vie est d’ordinaire plus bas en banlieue et, surtout, les terrains y sont moins dispendieux. À un moment crucial de la vie où les revenus sont habituellement plus faibles, il est pertinent de considérer ce choix en fonction, notamment, de l’aspect financier.
De plus, il n’est pas rare que les personnes âgées préfèrent s’établir dans des résidences où il fait bon vivre et où le grand air est omniprésent. En banlieue, les résidences pour aînés offrent normalement plus d’espace de verdure et une atmosphère davantage paisible.
Hic pour le marché immobilier des villes?
Bien que de nombreux analystes du marché immobilier prévoient que les retraités prendront le chemin des villes une fois que les enfants auront quitté le nid, les données de cette étude présentent des conclusions différentes.
Des complexes immobiliers pour personnes âgées poussent dans les villes, des condominiums aussi. Cela est probablement dû aux rapports, pourtant logiques, des spécialistes de l’immobilier. Mais des données statistiques réelles sont-elles en jeu dans ces formes d’analyse? Ces dernières semblent refléter souvent des témoignages plutôt que des examens méthodiques.
Néanmoins, il faudra bien que les villes s’adaptent à cette réalité qui se trame. Les urbanistes et les responsables de la planification des systèmes de transport devront avoir dans la mire ce nouvel enjeu. Mais dans un cas comme dans l’autre, il faudra veiller aux besoins et au bien-être des personnes âgées… de tout âge!