Avec le vieillissement de la population, le nombre d’automobilistes âgés a doublé de 2010 à 2015. En 2015, environ 7500 détenteurs de permis de conduire étaient âgés de 90 ans et plus.
Le danger de la conduite automobile chez les aînés : un mythe
Si la présence de conducteurs âgés sur les routes suscite souvent de la crainte, ceux-ci ne représentent pas un véritable danger pour les autres automobilistes.
« Lorsqu’un aîné a un accident, aux yeux du public, c’est presque toujours à cause de son âge. C’est de l’âgisme car à tout âge, les automobilistes font des gaffes et ont droit à l’erreur. D’ailleurs, dans les faits, le pourcentage d’accidents chez les automobilistes de 65 ans et plus est bien inférieur à la moyenne », explique Jamie Dow, médecin-conseil auprès de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).
Chez les 65 ans et plus, ce sont les conducteurs les moins actifs, ceux qui conduisent moins de 3000 km par année, qui sont responsables de 95% des accidents de leur groupe d’âge.
Le retrait du permis de conduire : un verdict plutôt rare
Afin d’assurer la sécurité des usagers de la route, la SAAQ soumet les conducteurs âgés à un contrôle médical. Les automobilistes doivent passer un examen médical et visuel à 75 ans, et à tous les deux ans à partir de l’âge de 80 ans, dont les frais ne sont pas couverts par l’assurance-maladie. Il arrive qu’un test sur route soit également requis lorsque les examens de santé révèlent des problèmes pouvant nuire à la conduite.
Comme l’état de santé peut évoluer entre les examens médicaux, les conducteurs âgés et leurs proches doivent rester attentifs en tout temps. La SAAQ exige des titulaires de permis de conduire qu’ils déclarent toute modification de leur état de santé dans les 30 jours suivant cette modification.
L’apparition d’une maladie n’engendre jamais automatiquement la perte du permis de conduire. Ce sont plutôt les limitations liées à une maladie qui sont évaluées. Les troubles cognitifs et les déficits du champs visuel sont les principales limitations à l’origine d’une révocation.
Si plusieurs aînés craignent de perdre leur permis lorsqu’ils voient leurs conditions de santé se détériorer, moins de 1% d’entre eux font face à une révocation suite aux examens médicaux. Dans 56% des cas toutefois, certaines conditions sont appliquées au permis, telles que l’interdiction de conduite sur l’autoroute, le port de verres correcteurs, la conduite de jour seulement, etc.
En cas de retrait du permis, d’autres moyens de transport et des services d’accompagnement permettent de faciliter les déplacements des aînés. Il est utile de les envisager avant la perte du permis de conduire afin de faciliter la transition.
Surveiller ses capacités à conduire
Plusieurs conducteurs âgés, même s’ils tiennent à leur permis, craignent que leur conduite devienne dangereuse. En effet, il est important de surveiller certains signes montrant une diminution des capacités à conduire tels qu’une limitation dans les mouvements, une difficulté à lire ou à comprendre les panneaux de signalisation, une difficulté à reculer, etc.
Des ressources sont également disponibles pour prévenir la perte du permis et rester un conducteur sécuritaire :
- Le document de la section « Aînés » de l’onglet « Sécurité routière » sur le site de la SAAQ.
- Le test de connaissances en terme de sécurité routière sur le site de la SAAQ.
- La formation Bonne route! offerte partout au Québec, version actualisée de l’ancien programme 55 ans au volant de l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP). Il s’agit d’un cours théorique d’une durée de six heures. Le coût d’inscription est de 60 $ (15 $ pour les membres de l’AQRP). Pour s’inscrire : 1 800 653-2747.
- La section « Conducteurs âgés » de l’onglet « Affaires publiques » sur le site de CAA-Québec, qui contient des conseils et des tests pour évaluer sa capacité à conduire.