On observe un phénomène de plus en plus répandu au Québec : les retraités et les aînés sur le marché du travail. Les personnes âgées de 60 ans et plus en emploi sont trois fois plus nombreuses qu’il y a trente ans. Allons voir pourquoi!
Une augmentation des aînés canadiens au travail
Une étude du Mouvement Desjardins a révélé qu’en effet le pourcentage d’aînés canadiens ayant toujours un emploi a augmenté de 193 % depuis 1976. Bien que cette proportion de travailleurs soit moindre au Québec que dans les autres provinces canadiennes, notamment en Alberta et en Ontario, reste qu’elle est éloquente.
En 2014, on dénombrait 368 600 travailleurs âgés de plus de 60 ans au Canada, ce qui représentait 9,1 % de la main-d’œuvre totale. Cette constatation est bien réelle et indique une tendance à long terme.
Pourquoi les aînés sont-ils toujours en emploi?
Trois éléments majeurs expliquent la raison de cette situation professionnelle. Les finances, l’expérience et la reconnaissance.
Les finances
Aujourd’hui, en 2015, les retraités et les aînés se trouvent face aux conséquences de la dernière récession. Plusieurs ont enregistré des pertes de placement considérables, qui ne leur permettent pas l’accès à des montants suffisants pour vivre. C’est d’ailleurs ce qu’expose Joëlle Noreau, économiste principale chez Desjardins.
De plus, une large proportion des Canadiens (60 %) ne disposent pas d’un régime de pension d’un employeur. Ces derniers doivent donc survivre avec des moyens pécuniaires non seulement réduits, mais faibles. En ayant un emploi d’appoint, ils arrivent plus facilement à joindre les deux bouts.
Le contexte est le même pour les personnes qui n’ont pas ou qui ont peu cotisé à un régime enregistré d’épargne-retraite. Ils ont besoin d’un travail, au moins à temps partiel, pour combler les manques financiers.
Il existe bien des régimes publics d’aide financière à la retraite, mais ils offrent des revenus annuels inconsistants. Chacun de ces retraités doit pourtant tirer son épingle du jeu.
L’expérience
Toutefois, plus positivement, il appert que l’expérience des aînés est très prisée par les employeurs. Les quincailleries, entre autres, valorisent ouvertement l’expérience des personnes âgées de 50 ans et plus. Rona en est un bon exemple, d’ailleurs. Au fil des dernières années, la chaîne a largement recruté dans ce bassin de main-d’œuvre.
En somme, les aînés au travail ont, oui, une expérience fort appréciable, mais sont également reconnus pour leur fiabilité et leur disponibilité. N’ayant plus les responsabilités d’une jeune famille, ils bénéficient d’un horaire effectivement assez flexible.
La reconnaissance
Finalement, la reconnaissance et la socialisation sont deux facteurs importants au cœur de ce phénomène. Les travailleurs se sentent utiles à la société en plus de se créer un réseau d’amis. Ils participent ainsi plus activement à la vie et… à leur propre vie!
La retraite n’est certes plus ce qu’elle était. Les personnes âgées sont davantage incluses socialement et professionnellement que jamais! Il y a une véritable place pour eux au sein du marché du travail.
