Ils sont âgés de plus de 85 ans. Ils sont actifs, heureux et en bonne santé. Ils courent des marathons, travaillent et conduisent encore. Ils sont plus nombreux que vous le pensez. Ce sont les super-aînés!
Ils sont parmi nous!
Jacques Diamond a 97 ans. Il pratiquait son métier de chiropraticien jusqu’à il y a trois mois. Yvette Drapeau, à 81 ans, a déjà couru un marathon et fait quotidiennement 10 km de course. Léonard Caron a 91 ans et travaille toujours en tant que bijoutier. Ce sont tous des exemples de personnes qui font mentir les statistiques.
Un peu d’explication scientifique
Depuis les années 70, l’espérance de vie s’allonge de deux à trois ans chaque décennie. Selon Statistique Canada, de 2011 à 2016, la catégorie des personnes âgées de 85 ans et plus a connu une croissance de 19,4 %.
Sylvie Belleville, chercheuse et directrice de la recherche à l’Institut de gériatrie de Montréal et coauteure de Vieillir en santé, c’est possible! (Éditions du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, 2017) a observé que certaines personnes âgées continuent de développer leurs facultés cognitives. Même si le cerveau perd de la masse au fil du temps, il conserve ses neurones. Malheureusement, d’autres enjeux guettent les personnes âgées.
Isolement, quand tu nous tiens
« L’isolement est l’un des pires ennemis des aînés : le taux de mortalité de ceux qui ont peu de contacts avec autrui est de 25 % à 50 % plus élevé que celui des gens socialement actifs », rapporte le Dr André Tourigny, médecin-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec et codirecteur de l’Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval.
Il n’existe pas de potion magique pour bien vieillir, mais, une chose est sûre, la participation sociale permet entre autres d’éviter des troubles cardiovasculaires, des troubles du sommeil, la dépression et l’anxiété. Il s’agit aussi de manger sainement et de pratiquer régulièrement une activité cardiovasculaire légère.
Une découverte majeure
Sylvie Belleville et ses collègues chercheurs ont découvert le concept de la réserve cognitive. Le cerveau de certaines personnes crée une sorte de protection de richesse mentale pendant toute leur vie. « On se rend compte que le cerveau demeure plastique tout au long de l’existence et qu’il y a beaucoup de processus de réparation, de réserve, de compensation qui font qu’on peut résister aux effets du vieillissement et aux maladies liées à l’âge », explique la chercheuse.
Il est à préciser que des facteurs environnementaux et des habitudes de vie, par exemple l’activité physique, contribuent au maintien de cette réserve. Les capacités intellectuelles et cognitives y jouent également un rôle important.
Il va sans dire que les super-aînés nous donnent une tout autre vision du vieillissement. Les baby-boomers, dans peu de temps, pourraient peut-être même provoquer une vraie révolution!
Source image : laboîteverte.fr, auteur Andreas Englund