L’eau a coulé sous les ponts depuis la tragédie survenue à L’Isle-Verte. Le gouvernement du Québec a maintenant statué sur les normes de sécurité concernant les résidences pour personnes âgées. Certaines ont été resserrées. D’autres ont été assouplies.
Depuis de nombreuses années – et surtout depuis l’incendie de la Résidence du Havre de L’Isle-Verte qui a fait 32 victimes -, la stratégie du gouvernement par rapport aux normes de sécurité était attendue. Ces normes devaient être révisées et le sont désormais. Un nouveau règlement sur la certification des résidences pour aînés est en vigueur. Voici ce qui en ressort.
Changement majeur : personnes responsables de la surveillance
Plus spécifiquement, ce règlement s’attarde aux règles concernant le personnel responsable de la surveillance constante exercée dans les résidences. Bien qu’une différence soit faite entre les résidences pour personnes autonomes et non autonomes, à l’heure actuelle, et ce depuis 2013, il est requis qu’un préposé aux bénéficiaires doit demeurer sur les lieux en tout temps, jour et nuit. Face à la pénurie de préposés aux bénéficiaires, le gouvernement a modifié certaines règles.
Classées en quatre catégories, les résidences pour aînés ne sont pas soumises aux mêmes conditions de surveillance. Celles qui hébergent des locataires autonomes bénéficient de moins de surveillance que celles qui hébergent des résidents en perte d’autonomie. Dans le premier cas, les normes de sécurité deviendront plus souples et dans le deuxième, plus strictes.
Résidences de catégorie 1
La catégorie 1 regroupe les résidences pour personnes autonomes. Au Québec, on en compte environ 150. Au sein de celles-ci, il sera exigé qu’un individu majeur, soit un membre du personnel, un bénévole ou même un résident, soit présent en continu pour assurer la sécurité de tous. Cette personne devra avoir suivi une formation en réanimation cardiorespiratoire et en secourisme général, et devra connaître les principes de déplacement sécuritaire des personnes. Ainsi, les résidences qui logent des locataires au revenu modique pourront recourir à des bénévoles et ainsi assurer leur pérennité.
Résidences de catégorie 2
La catégorie 2 touche les résidences qui distribuent les médicaments, en plus de servir les repas et de fournir de l’aide domestique. Selon le nombre d’unités qu’elles contiennent (moins de 199 unités ou plus de 200), un ou deux surveillants seront désormais attitrés, alors qu’auparavant, des préposés aux bénéficiaires formés devaient se trouver sur les lieux.
Résidences de catégorie 3
La catégorie 3 s’applique aux résidences qui proposent des services d’assistance personnelle plus complets. Aucun changement n’a été prescrit dans le cas des résidences de 99 unités et moins : la présence d’un préposé aux bénéficiaires en tout temps reste obligatoire. Pour ce qui est des résidences de 100 à 199 unités, la donne a changé : un surveillant pourra remplacer un préposé aux bénéficiaires. Il conviendra donc d’avoir sur place un préposé et un surveillant. Pour les résidences de 200 unités et plus, deux surveillants et un préposé seront affectés à la surveillance.
Résidences de catégorie 4
La catégorie 4, qui se rapporte à la majorité des résidences pour personnes âgées, a trait à celles qui hébergent des résidents en perte d’autonomie, qui nécessitent des soins infirmiers. À l’exception des résidences de 49 unités et moins, un préposé aux bénéficiaires est ajouté au nombre normalement essentiel. Les surveillants bénévoles ou locataires ne pourront pas exercer la surveillance des lieux. En définitive, les résidents qui exigent davantage de soins seront pris en charge par un plus grand nombre de préposés qualifiés.