Les super-aînés ont la cote. Leur nombre augmente en flèche. Comment atteignent-ils un âge vénérable en santé et aussi lucides? Des chercheurs se penchent sur le phénomène depuis 2003. Les résultats commencent à être dépouillés.
Les super-aînés sont des personnes de 80 ans et plus qui ne développent ni maladies graves, ni démence. Qui plus est, elles sont dotées d’une grande vivacité d’esprit!
Le cerveau des super-aînés serait plus volumineux
Aux États-Unis, des études ont été réalisées pour comprendre le fonctionnement du cerveau de ces super-aînés. Les travaux d’Amanda Cook, chercheuse en neuropsychologie clinique de l’Université NorthWestern de Chicago, prouvent d’entrée de jeu que leur cortex cérébral est beaucoup plus épais que celui de la moyenne des gens.
Cela fait en sorte que la mémoire reste bonne plus longtemps et que la démence liée à l’âge a de meilleurs chances de ne jamais se développer. Pour ainsi dire, le cerveau de ces aînés vieillit plus lentement que celui de la population en général. À 80 ans, ceux-ci ont encore les capacités cognitives de leur cinquantaine ou de leur soixantaine.
Une étude canadienne qui implique de multiples facteurs
Au Canada, on veut pousser l’étude plus loin. Yves Joanette, directeur scientifique de l’Institut du vieillissement des Instituts de recherche en santé du Canada, et son équipe de chercheurs examinent cette nouvelle réalité depuis quatorze ans. Ils ne sont pas les seuls. Au total, c’est 160 chercheurs de 6 universités qui travaillent à élucider ce mystère.
En 2003, ces scientifiques ont recruté 51 000 participants canadiens de manière à les observer pendant 30 ans, soit jusqu’en 2033. Ils avaient de 45 à 85 ans. Pourquoi une étude d’une aussi longue durée? Pour rassembler un maximum d’informations sur un maximum de facteurs. Parmi ceux-ci se trouvent les habitudes de vie, l’audition, la vision, la nutrition, le travail, la retraite et l’environnement dans lequel ces individus évoluent.
Trouver les causes de maladies plus rapidement
Avoir une bonne idée d’un parcours de vie de 30 ans donne des indices intéressants et crédibles sur les causes d’une maladie ou d’une autre altération de l’état de santé. M. Joanette s’exprime de la sorte à ce sujet : « On sait que ce qui cause l’Alzheimer commence de 20 à 25 ans avant l’apparition de la maladie. Aujourd’hui, si un patient se présente avec la maladie, on ignore ce qui se passait avec lui il y a 20 ans. Avec l’étude, on va avoir des informations uniques sur sa trajectoire. Ça va nous donner des indices sur les facteurs qu’on peut contrôler. »
Des résultats commencent à se profiler. M. Joanette est convaincu que, dans un avenir pas si lointain, on aura découvert non seulement comment vivre longtemps, mais surtout comment vivre longtemps et en santé.