Et si la technologie pouvait aider les aînés à conserver leur autonomie et à demeurer dans leur maison le plus longtemps possible? C’est justement l’objet d’une vaste recherche qu’entreprend Nathalie Bier, chercheuse à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM).
Imaginer l’appartement du futur
Avec son projet intitulé Maintien à domicile des personnes âgées vulnérables : co‑conception et déploiement de solutions technologiques dans le cadre d’un laboratoire vivant, Nathalie Bier souhaite rassembler les meilleures technologies et les adapter aux aînés pour favoriser leur autonomie à la maison. Épaulée par une équipe de chercheurs, elle se donne quatre ans pour atteindre son objectif.
Pour mener à terme son projet, une subvention de 960 000 $ lui a été octroyée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) en partenariat avec le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG).
Déjà, cinq aînés ont accepté de se prêter au jeu et d’équiper leur logement d’appareils technologiques. On peut y trouver des capteurs de mouvements qui recensent leur horaire quotidien dans chaque pièce, un système de sécurité installé sur le four ou le réfrigérateur qui envoie des rappels s’il est ouvert trop longtemps, un détecteur d’inondations, un pilulier intelligent et bien d’autres dispositifs.
Apprendre à mieux connaître la personne pour lui offrir des services adaptés
Avec les capteurs de mouvements installés dans chaque pièce, il est possible d’analyser l’horaire et le rythme de vie de l’habitant du logement. Ainsi, les données recueillies pourraient éventuellement servir à mieux planifier les visites des professionnels de la santé qui viennent prodiguer des soins à domicile. Ces rendez-vous auraient donc lieu à des moments propices, dans le respect des habitudes et des obligations de la personne à traiter.
Les soins à domicile : une avenue à privilégier
Le projet de recherche de Mme Bier consiste aussi en l’évaluation du coût d’installation, d’implantation et de suivi de telles technologies. Elle veut savoir s’il est plus rentable qu’un aîné reste chez lui, aidé des différents outils qu’elle propose, ou qu’il soit placé dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée.
Actuellement, les soins à domicile sont moins dispendieux qu’une place en CHSLD. Le gouvernement a d’ailleurs augmenté les sommes prévues pour les soins à domicile au cours des dernières années. En 2014-2015, 340 000 Québécois ont reçu des soins à domicile. Ce nombre pourrait sans doute augmenter si le projet de Mme Bier donnait les résultats escomptés et permettait, en plus, d’épargner et d’améliorer concrètement la qualité de vie des aînés à leur domicile.
Photo Hugo Duchaine