Le 11 août 2017, Yisrael Kristal, considéré comme le doyen de l’humanité, est décédé à l’âge de 113 ans, un mois avant son 114e anniversaire.
C’est en mars 2016 que son titre d’homme le plus âgé du monde lui a été décerné, après que son acte de naissance fut retrouvé en Pologne. Cette découverte a été rendue possible grâce à des recherches et à des vérifications menées par le Gerontology Research Group et le Jewish Records Indexing – Poland. Il succède alors à Yasutaro Koide, un Japonais décédé quelques mois auparavant à l’âge de 112 ans.
Peu de temps après avoir été élu doyen du monde, soit en septembre 2016, il a pu enfin célébrer sa Bar Mitzvah qui est une étape franchie à 13 ans pour les garçons. Ce rite marque le passage des adolescents à la majorité religieuse. Ce sont les bouleversements de l’histoire, particulièrement la guerre, qui ont empêché la célébration à la période normalement prévue.
Au cœur des grands bouleversements du XXe siècle
Yisrael Kristal naît en septembre 1903 à Zarnow qui, à l’époque, faisait partie de la Russie tsariste. Durant la Première Guerre mondiale, sa famille est à Lodz, en Pologne, jusqu’à l’invasion nazie de 1939. Avec sa famille, il est déplacé dans le ghetto de la ville, comme les autres juifs. En 1943, il est déporté à Auschwitz-Birkenau. Il sera le seul survivant de sa famille, sa femme et leurs deux enfants y laissant leur peau. Lors de la libération du camp, affaibli, il ne pèse que 37 kilos.
Le second souffle d’Yisrael en Israël
En 1950, accompagné de sa nouvelle femme et de leur fils, Yisrael émigre à Haïfa, dans le nord d’Israël, pays nouvellement indépendant. Il réussit à y refaire sa vie et à y diriger une entreprise de confiserie prospère qu’il tiendra jusqu’à sa retraite.
« Travailler dur pour reconstruire ce qui est perdu »
Comme plusieurs centenaires, Yisrael Kristal attribue une partie de sa longévité au travail acharné qu’il a fait toute sa vie. Lorsqu’on lui remet son certificat attestant de son record inscrit au Livre Guinness des records, il déclare : « Je ne connais pas le secret d’une longue vie. Je pense que toute chose est déterminée de là-haut et que nous n’en connaîtrons jamais les raisons. Des hommes plus malins, plus forts et plus beaux que moi ne sont plus de ce monde. Tout ce que nous avons à faire est de travailler aussi dur que nous le pouvons et de reconstruire ce qui est perdu. »
Cet homme, qui fait partie des 10 % d’hommes qui passent le cap des 100 ans, laisse derrière lui deux enfants, neuf petits-enfants et 32 arrière petits-enfants.