L’initiative « Un vélo, une ville » lancée par la municipalité de Saint-Lin-Laurentides en 2009 a fait du chemin jusqu’à Montréal. Ce projet stimule les aînés à mettre le nez dehors et les raccrocheurs à faire une bonne action. Utilité et plaisir garantis!
Fonctionnement et bienfaits du projet « Un vélo, une ville »
Depuis 2009, les jeunes raccrocheurs conduisent les aînés à bord de vélos triporteurs dans cette municipalité non loin de Terrebonne. Ils les conduisent à leurs activités de loisir, mais aussi les emmènent d’un point à un autre pour faire les commissions.
Confortables, les personnes âgées profitent d’un peu d’air pur et de la joie de sortir. Ils discutent avec leur jeune conducteur qui, lui, apprend d’elles. Ensemble, ils tissent des liens intergénérationnels bénéfiques et agréables.
L’année dernière, à Saint-Lambert, un raccrocheur cycliste a même pris les devants pour asseoir à une terrasse estivale deux charmants aînés. Ces derniers n’avaient pas pris un verre au soleil depuis au moins quinze ans! Bonheur de vivre pour ceux-là. Bonheur d’y contribuer pour les conducteurs.
Montréal et d’autres villes auront leurs triporteurs
Au mois de mai, c’est au tour de Montréal d’adopter le projet. De fil en aiguille, une dizaine de petites municipalités du Québec ont entamé le pas. La métropole a maintenant décidé de suivre pour le lancement de cette septième saison!
L’ouverture de cette édition annoncera aussi d’autres tentacules du projet : Laval, Gatineau, Ottawa, etc. Il semble que « Un vélo, une ville » crée un bel enthousiasme contagieux. C’est d’ailleurs facile à comprendre dans le contexte actuel démographique.
Un plus grand nombre de personnes âgées forme le portrait social du Québec. Il est ainsi tout à fait pertinent de penser à briser leur isolement, à les sortir et à les intégrer complètement dans la communauté.
Les utilisateurs de ce service de transport original affirment à l’unanimité qu’il change leur vie et les garde actifs. En plus d’être offert gratuitement, ce service atteint ses objectifs.
Des mesures supplémentaires par les municipalités
Ce genre d’initiatives sont enviables sur tous les points, mais doivent être idéalement accompagnées de mesures municipales, souligne Marie-Josée Dupuis, chargée de projet en transport et mobilité à la Table de concertation des aînés de l’île de Montréal (TCAIM).
Ces mesures devraient viser l’amélioration des rues. Des artères mal adaptées font peur aux aînés qui n’osent alors pas sortir. Les temps trop courts de traverse, les trottoirs désuets ou inappropriés, par exemple, font partie des obstacles à la mobilité des aînés.
Des recommandations déjà émises
À la suite de ces constats, la TCAIM et le Conseil régional de l’environnement de Montréal ont réuni 150 personnes âgées de trois secteurs (Ahuntsic-Cartierville, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce et Rosemont–La-Petite-Patrie) pour prendre le pouls de leurs inquiétudes et idées de renouvellement des rues.
Des ateliers ont été organisés. Des groupes de discussion ont été formés. Des marches exploratoires ont été orchestrées. Toutes ces activités ont permis aux urbanistes de recueillir des notes fort judicieuses sur les aménagements possibles.
Augmentation du temps de traverse, ajout de bancs, construction de trottoirs plus larges, d’abribus couverts, installation d’îlots pour se reposer? Plusieurs moyens peuvent être pris pour faciliter la locomotion des personnes âgées et… leur vitalité!
Il est essentiel de prendre le taureau par les cornes pour sortir en cavale et de rester débordant d’énergie à tout âge!
Photo: Pedro Ruiz Le Devoir