Cette exposition soulignera en 2017 le bicentenaire de l’arrivée au Canada de quelque 200 tableaux initialement exécutés pour les églises de Paris durant les 17e et 18e siècles par des artistes peintres renommés, saisis lors de la Révolution française, puis rassemblés par l’homme d’église Philippe-Jean-Louis Desjardins afin d’être expédiés à Québec pour être vendus dans les paroisses et communautés religieuses alors en pleine expansion. Peu connu en France, cet important corpus de tableaux religieux a récemment fait l’objet d’études scientifiques.
Un fabuleux destin
Deux grands moments marquent leur histoire : leur usage français ainsi que leur utilisation et leur impact, au 19e siècle, dans la province de Québec. Dans un premier temps, grâce à de récentes découvertes du côté de la France qui ont mené à de nouvelles attributions, leur contexte de création est mieux connu. Plusieurs grands noms de la peinture française ont été mis à contribution tels les Claude Vignon, Simon et Aubin Vouet, frère Luc, Charles-Michel-Ange Challes, Jean-Baptiste Corneille, Daniel Hallé, Pierre Puget, Michel Dorigny, Louis Boulogne le jeune, Joseph Christophe, Pierre Dulin, Samuel Massé, Jean-Jacques Lagrenée, François-Guillaume Ménageot ou encore Matthias Stomer, dont plusieurs étaient peintres de la cour des rois de France.
Philippe-Jean-Louis Desjardins connaissait bien la situation des églises du Québec par son frère, Louis-Joseph, aumônier des Augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec. Le clergé et les communautés religieuses sont alors en pleine expansion et ne disposent pas suffisamment d’œuvres de qualité dignes de servir de support à la dévotion. En 1817 et 1820, ce sont près de 200 tableaux qui prendront le chemin de Québec. Ceux-ci seront ensuite remontés et vendus sur place avant d’être dispersés dans différentes églises et chapelles. Parallèlement, une nouvelle cohorte d’artistes canadiens, tels les Jean-Baptiste Roy-Audy, Joseph Légaré, Antoine Plamondon et Théophile Hamel, se sera formée à la peinture en procédant à la restauration des œuvres françaises et en les copiant à la demande des commanditaires, palliant ainsi à la pénurie de peintres dans la colonie britannique. On assiste alors à la naissance de la peinture canadienne, mais également à la création des premières collections d’œuvres d’art au Québec et à l’apparition d’un premier musée.
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